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The Lemon Twigs

Sur Everything Harmony, le quatrième album studio du groupe new-yorkais The Lemon Twigs, les frères prodigieusement talentueux Brian et Michael D'Addario offrent 13 morceaux originaux d'une grande beauté qui témoignent d'une profondeur émotionnelle et d'une sophistication musicale qui dépassent de loin leur âge en tant que groupe, et encore plus en tant que jeunes hommes. Alors qu'ils dévorent avidement les influences musicales provenant de tout et de partout, ils sont parvenus, à leur manière, à un son fluide et dynamique qui parle à notre époque troublée.

Après avoir fait irruption sur la scène musicale avec leur premier album Do Hollywood en 2016, ils ont abandonné toute prudence deux ans plus tard avec leur deuxième album, Go to School. À l'époque de leur troisième album, Songs for the General Public (2020), The Lemon Twigs avait commencé à puiser dans un large éventail d'inspirations multigénérationnelles, passant avec brio de la ballade twee pop au glam punk pur et dur, mêlant les confessions plaintives des auteurs-compositeurs-interprètes à un sens de la pop extravagante à la Syd Barrett. Dans une interview de l'époque, ils ont exprimé leur intérêt pour la création de "quelque chose de vraiment beau" basé sur les harmonies vocales et le développement de leurs sensibilités mélodiques combinées dans un cadre où "les sons étaient aussi importants que les chansons" elles-mêmes.

Sur Everything Harmony, les frères ont pleinement réalisé cette vision, avec un "son Lemon Twigs" unifié qui mêle avec succès leurs personnalités distinctes tout en donnant voix à leurs influences diverses et éclectiques. Ils ouvrent l'album avec le folk acoustique délicat du plaintif "When Winter Comes Around", qui fait écho à la grandeur sophistiquée des enregistrements classiques de Simon & Garfunkel, avant de passer immédiatement au motif pop classique et ensoleillé de "In My Head". À partir de là, Everything Harmony montre clairement que les Lemon Twigs ne peuvent pas être enfermés dans une case.

Après avoir récemment travaillé avec des amis comme Natalie Mering, avec qui ils ont participé au dernier album de Weyes Blood, ils ont également collaboré avec le héros du rock classique Todd Rundgren sur son dernier album, Space Force. Rundgren, à qui l'éclectisme n'est pas étranger, dit pouvoir s'identifier à leur approche décalée de la pop contemporaine.

"Ils ont commencé à l'âge de cinq ou six ans, en faisant de la télévision, Broadway et d'autres choses du genre", explique Rundgren. "Ils ont donc une appréciation profonde de la musique qui date de quelques générations avant la leur. Je pense que la musique de leur propre génération les ennuyait, et comme on ne peut pas faire avance rapide vers la musique du futur, on commence à revenir en arrière, vers la musique qui a été faite avant notre naissance. Je peux comprendre cette impulsion, parce que j'ai fait ça aussi, dans les années 70". 

Premier extrait de l'album à être dévoilé, "Corner of My Eye" est constitué d'une mélodie au chant digne d'Art Garfunkel sur un fond mélancolique au vibraphone qui rappelle la pop de chambre de Brian Wilson.

Everything Harmony a été écrit et enregistré pour l'essentiel entre 2020 et 2021, période à laquelle ont débuté les enregistrements dans un studio de répétition "très chaotique" de Manhattan.

"C'était l'un des endroits les plus bruyants où j'ai jamais été", dit Brian. "Nous faisions des prises de guitare acoustique entre les groupes de métal qui répétaient à côté et les camions de pompiers qui vrombissaient sur la 8e Avenue. Après des mois de sessions là-bas, où nous avons enregistré les pistes de base de 'Corner Of My Eye', 'In My Head', 'I Don't Belong To Me', 'What Happens To A Heart', 'Ghost Run Free' et 'New To Me', nous avons décidé que nous en avions assez et nous avons cherché des studios qui avaient des chambres de réverbération acoustique après avoir entendu les chambres d'East West pendant l'enregistrement du dernier album de Weyes Blood".

Ils ont finalement quitté la ville, mais au lieu de "Faire Hollywood" à nouveau, ils ont emmené les bandes aux studios Hyde Street de San Francisco, où ils ont ajouté les textures omniprésentes du vibraphone, du clavecin, du cor français, des cordes et de nombreuses couches d'harmonies vocales. Pour finir, ils se sont envolés vers leur tout nouveau studio à Brooklyn pour terminer le mixage et le mastering avec l'aide de Paul Millar de Bug Sound.

Brian D'Addario note l'influence de deux artistes regrettés, Moondog et Arthur Russell, dont l'album Iowa Dream les a encouragés à se pencher sur leurs propres tendances mélodiques et à garder les arrangements délicats.

"Leurs arrangements sont entrés dans ma tête lorsque nous avons arrangé les cordes de l'album", dit Brian, "et nous avons travaillé pendant longtemps sur notre mélange vocal. Sur les albums précédents, la personne qui avait écrit la chanson pouvait faire la plupart, voire la totalité, des harmonies sur son titre, mais pas sur celui-ci. Notre mélange est une force que nous avons essayé d'exploiter autant que possible."

Bien qu'ils n'aient pas eu de grand concept pour Everything Harmony, les deux D'Addario ont senti qu'une "humeur palpable de désolation" régnait pendant l'écriture et l'enregistrement. "New To Me" a été inspiré par leur expérience commune avec des proches souffrant d'Alzheimer, "What You Were Doing" est habillé du jangle torturé de Big Star vintage, tandis que "Born To Be Lonely", écrit après avoir regardé Opening Night de John Cassavetes, traite de ce que Brian appelle "la fragilité qui vient souvent avec l'âge".

"L'album passe par des moments de dépression et d'isolement sur des chansons comme 'What Happens To A Heart' ou 'Born To Be Lonely' à des épisodes d'euphorie vertigineuse dans 'Ghost Run Free' ou dans la chanson titre. Il y a très peu de compromis. Sur "What Happens to A Heart", nous recherchions une ambiance à la Spector des années 70, dans la lignée de "Death Of A Ladies Man" de Leonard Cohen. On l'a enregistré avec moi au piano, Daryl Johns à la basse électrique et Michael et Andres Valbuena à la batterie. J'ai rajouté une basse fretless. Deux pianos, deux orgues et un clavecin. La piste de base a été faite à New York, et les cordes et le cor français ont été enregistrés à San Francisco. Nous avons demandé au Friction Quartet de jouer en overdub environ 8 fois pour obtenir un son plus symphonique. Nous avons également enregistré environ 8 acoustiques et les avons fait rebondir sur deux pistes ; nous avons fait de même avec les guitares électriques."

Everything Harmony est un cycle de chansons unifié, né d'un sang partagé et d'un but commun. Deux têtes musicales valant mieux qu'une, les idées ne manquent pas. Leurs seuls obstacles sont le temps et le défi de suivre leur propre inspiration musicale prolifique.

"Nous partageons une intuition et avons tendance à être influencés l'un par l'autre", dit Brian, "donc les idées lyriques sur ce disque ont tendance à se compléter. L'écriture n'a jamais été un problème pour nous. C'est de compléter, éditer et compiler qui prend le temps. Nous sommes pris au piège dans une toile de chansons !"

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